Vendredi 24 novembre 2006La République du Centre. L'invité de la semaine.Avec Christophe Maltot, metteur en scène orléannais"Je n'ai pas trouvé d'autre combat que le
théâtre pour questionner le monde"
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Des
acteurs français et cambodgiens jouent ici ensemble. La langue
a-t-elle créé une barrière?
Je pense tout d'abord que la moindre des politesses est d'écouter la langue de l'autre pour parvenir à une meilleure compréhension. Par ailleurs, dans mon travail, j'accorde toujours beaucoup d'importance à la sensation et au corps. Or, dans cette langue, il y a beaucoup de sonorités qui font comprendre le sens de ce qui se dit. Lors de cette entreprise, nous avons reçu quelque chose de formidable et d'universel: si l'on rencontre l'autre dans ce qu'il a de plus généreux, il n'y a pas besoin de connaître le moindre alphabet pour s'entendre. Cela dit, nous avions quand même un traducteur. A qui s'adresse ce spectacle? A tous, et en particulier aux jeunes. Lorsque nous avions donné, il y a peu, "Inconnu à cette adresse", nous avons accueilli à la Source une salle entière de lycéens. Les acteurs ont tenu leur partition et, à la sortie, il y avait des jeunes qui pleuraient. Avant la représentation, je leur avais parlé du silence, de l'écoute, du déséquilibre de l'artiste sur la scène et de ce rôle d'acteur qu'a le public. Par ailleurs, je crois que ce qui touche les jeunes est le fait que je travaille des textes que l'on reçoit en pleine face, qui mettent à mal et qui questionne notre sentiment d'humanité. Tout cela pour dire qu'il n'y a pas de frontière et qu'il n'y a pas de privilège de la souffrance. Quelle suite allez-vous donner à cette création franco-khmère? Nous monterons à l'automne 2007 une convergence Cambodge où nous créerons une autre pièce de Randal Douc, "Rouge de la guerre". Pourquoi cela? Pour continuer d'affirmer que si l'on a besoin d'historien, on a aussi besoin de théâtre, de ce point de vue sensible de l'artiste pour comprendre le monde. Propos recueillis par |